L'aliénation est un processus, et non une personne. Le processus implique l’existence d’un cadre de développement et d’un plan d’exécution. L’étude de ces paramètres est nécessaire pour se faire une idée objective de l’aliénation. En raison du cadre privé dans lequel s’exerce l’aliénation, cette tâche est particulièrement complexe et difficile à réaliser.
Si bien que ce qui est généralement observable est la conséquence ultime de l’aliénation, c’est-à-dire la rupture du lien de l’enfant avec un de ses parents. Ce constat ne crée pas pour autant un consensus de la part des protagonistes, puisqu’ils ont des explications fort différentes pour le justifier.
Un système faussé de croyances et une vision dichotomique de la réalité a tendance à favoriser les situations d’aliénation en provoquant la recherche de boucs émissaires et leur punition (exclusion). Ce mécanisme psychologique de rejet est souvent adopté par tous les protagonistes concernés par l’aliénation.Une programmation parentale, assistée et parfois stimulée par les intervenants externes, selon un processus similaire à une campagne de propagande orchestrée par un groupe de pression politique, est nécessaire pour obtenir l’alignement de l’enfant et l’exclusion du parent stigmatisé.
„ L'aliénation parentale est tout ensemble de comportements, conscients ou inconscients, qui pourraient perturber la relation entre un enfant et l'autre parent.“
- Douglas Darnall -
Chez certains parents souffrant de problèmes personnels, l’aliénation parentale se présente comme un moyen (le seul peut-être) de gérer certaines émotions fortes comme la colère, la haine, le rejet et la peur. Ces émotions sont contagieuses. Ce genre de parent fait tout pour leur donner un sens et les légitimer aux yeux de ses enfants. Un peu comme la fuite d’une réalité douloureuse motivant une fugue, l’aliénation se présente alors comme le résultat indirect d’une tentative désespérée de résoudre ses propres conflits. L’aliénation est parfois la réponse active à un état antérieur d’aliénation, imaginé ou réellement subi.
Afin de renforcer les liens de loyauté de l’enfant, le parent aliénant dénigre et méprise l'autre parent. De manière parfois indirecte et subtile, l’enfant est contraint de choisir son camp.
La reconnaissance qu’il reçoit en échange, de la part du parent aliénant, est proportionnelle à l’intensité de son alignement.
L’apprentissage de l’amour conditionnel est particulièrement préjudiciable à l’enfant dans le contexte de l’aliénation parentale, car la mission de l’enfant devient alors fondamentalement destructrice. En d’autres termes, l’enfant est récompensé, non pas pour une action positive qui favorise son intégration dans la réalité et le rend plus responsable socialement parlant, mais au contraire pour une action négative et violente (même s’il ne s’agit que d’une violence symbolique ou psychologique) qui divise et le conduit irrémédiablement à la rupture d’un lien utile à son développement.
En devenant le bras armé de la vengeance du parent aliénant, l’enfant embrigadé, un peu à l’image de ces soldats mineurs engagés contre leur gré sur les champs de bataille des adultes, bafoue sans le savoir ses propres droits et intérêts fondamentaux.